Dossier: Comment survivre au spot le plus « fourbe » des parquets ?

C’est en cherchant des nouvelles actualités NBA que je suis tombé sur cet article de Bleacher Report, très intéressant et qui nous parle très bien d’un secteur des parquets qui ont une importance de plus en plus grande en ce moment: les corners. Des joueurs en font leur spécialité de jeu, des coachs ont en créer des systèmes, c’est pourquoi je trouve utile de vous expliquer l’origine de l’importance de ces endroits, avec un peu de trashtalking ! C’est donc pour cela que je vous traduis cet article. (Le lien de l’article est bien évidemment juste ici !)

Les trois points dans le corner sont les shoots les plus aimer mais aussi détester des snipers. Certains l’on rendu meilleur. D’autres ont de mauvaises expériences à raconter. Que se passe-t-il quand vous êtes dans un corner ? Plus de choses que vous ne le pensez…

Cela semble incroyable aujourd’hui, mais il existait bien un moment où PJ Tucker ne passait pas la majorité de son temps à rester planter dans un corner. C’était à l’hiver 2013. Tucker, après avoir passé les cinq années précédentes à voyager entre différentes équipes autour du monde, était dans sa seconde saison avec les Suns. Il était toujours en train de prouver sa réelle valeur à la ligue et à son coach de l’époque. Jeff Hornacek, était également en train de chercher des espaces à créer pour les deux meneurs explosifs de l’équipe, Goran Dragic et Eric Bledsoe. Hornacek a donc imaginé pouvoir laisser Tucker dans le corner, avec l’espoir d’attirer son défenseur loin du panier, créant ainsi des espaces vers le cercle. Tucker était d’accord avec cela.

Seul problème qui se présentait à ce schéma:

« Je n’arrêtais pas de sortir du terrain. Cela rendait Jeff fou ! » PJ Tucker.

Tucker fait du 49 (en pointure de chaussure), ce qui prend déjà presque 30 centimètres. L’espace dans le corner entre la ligne à trois points et la limite du terrain est seulement de 91 cm, ce qui lui laisse donc mois de deux pieds d’espace pour bouger. Comme solution, Hornacek a appris à Tucker se mettre en place quand il arrivait dans sur l’aile: pivoter ses pieds et glisser ses pieds juste derrière la ligne à trois points. Si la balle lui était donnée, ses pieds étaient déjà prêts, et plus important, sur le terrain.

Tucker, une arme majeure dans le corner !
Source: House of Houston

La technique est devenue une seconde nature pour Tucker. Il n’a pas seulement appris à arrêter de sortir des limites, il est également devenu un des shooteurs les plus efficaces de la ligue. Cette efficacité depuis les corners lui a rapportée. Tucker a reçu la saison suivante une offre de 4 ans, pour 32 millions de dollars chez les Rockets. Désormais, comme un membre de la « three point happy attack » de Houston, plus de la moitié des shoots de TucKer sont pris des corners. Cette saison, aucuns joueurs n’a marqué plus de 3 points dans les coins que lui: selon NBA.com, il en marque 3.4 par match. La saison dernière, seul Trevor Ariza en marquait plus. Il n’est pas rare de voir Tucker remonter le terrain tranquillement, puis de se planter dans le corner et attendre à ce même endroit pendant une possession complète. Sa présence a aidé James Harden et les Rockets à exprimer le talent du MVP. Laisser Tucker se placer librement et il marquera à trois points. Laisser un défenseur collé à lui, c’est faire un cadeau à James Harden pour aller vers le panier.

Mais pour atteindre ce niveau, Tucker a eu besoin d’apprendre à gommer tous les « toc » qu’il avait pris en shootant. Parce qu’aujourd’hui, il réalise parfaitement ce qui est souvent considéré comme l’un des shoots les plus faciles dans le jeu alors que le mouvement est quand même quelques choses de compliqué à cet endroit.

 » Tu es souvent maladroit car tu as l’angle de la planche. Tu as besoin d’être attentif et concentré aux mouvements de tes pieds. C’est une spécialité de shoot. » PJ Tucker

Les shoots de Tucker cette saison… sans commentaire.
Source: HoopsHype

Le premier coach à identifier la valeur d’utilisation des corners a été Gregg Popovich. Pendant la saison 2002-2003, les Spurs ont réussi 41.3% de leurs 3 points depuis les corners, pendant que le reste de la ligue n’en réussissait que 26%. C’était juste avant que les statistiques n’aient prises le pouvoir sur la NBA. Ces shoots étaient plus qu’une évolution naturelle d’une phase de jeu, une attaque pouvait avoir comme première ou deuxième option de se terminer par l’un de ces shoot.

Bruce Bowen, l’un des shooteurs les plus prolifiques de ces Spurs a déclaré:

 » Nous ne cherchions pas absolument à prendre ces shoots, c’était plus naturel et utile pour créer des espaces. Pop savait que si nous faisions tourner la balle sur un pick&roll ou un jeu au poste, c’était de là que devait venir les shoots. »

Un bénéfice que les Spurs ont trouvé, a été de placé un intérieur dans le corner pour écarter les défenses adverses. En plus de ça, les shoots des corners ont donné un avantage aux équipes sur les règles NBA: tous les shoots derrière l’arc sont plus proches de l’anneau. Cela veut donc dire que les joueurs peuvent marquer des trois points à une distance qui vaut pourtant deux points ailleurs.

Encore peu fan des trois points, Pop a quand même favorisé le développement de ces shoots avec BB !
Source: Pounding the Rock

« C’était toujours le shoot que nous recherchions. Nous savions que c’était le shoot le plus facile. Nous n’avions pas besoin des statistiques pour nous le confirmer. » Mike D’Antoni.

Il y a 15 ans, D’Antoni menait une équipe des Suns qui a aidé la révolution de Popovich dans l’utilisation de ces angles. Parfois, certains joueurs n’était tout de même pas d’accord avec ce principe:

 » Vous avez des gars qui ont besoin de développer leur jeu et je les comprend, mais ce n’est pas ce que nous voulions. Nous utilisions Joe Johnson pour aller dans le corner mais il n’aimait pas ça. Jusqu’à ce qu’il soit payé 80 millions de dollars, alors là il était d’accord. »

Selon une étude réalisée en 2014 par celui qui est aujourd’hui le directeur de la recherche des Bucks, l’augmentation du nombre de shoots à ces endroits seraient du au fait que les joueurs sont plus souvent ouvert. Popovich avait également déclaré que la géométrie des rendaient ces corners intéressants, pour créer des espaces donc.

Patrick Patterson, l’ailier du Thunder, a également pu obtenir des contrats plus long grâce à son habilité à shooter depuis les corners.

L’exemple parfait pour illustrer cette stratégie du corner !
Source: The BrooklynGame

 » Je surveillais mes pieds quand j’étais dans l’angle, particulièrement en transition parce que tu as plus de chances de ne pas voir où tu te situes exactement. C’est seulement pour me rassurer. » Patrick Patterson

Ce qui le frustrait initialement, plus que de rester dans les corners, était son incapacité à progresser sur son shoot. Beaucoup de joueurs préfèrent prendre le ballon pendant que le défenseur bouge, plutôt qu’il soit en face d’eux. Pour faire ça dans un corner, il fallait donc partir de plus loin. Les règles de la NBA stipulent pourtant que les deux pieds doivent être sur le terrain avant qu’un joueur ne touche le ballon, ce qui réduit le temps d’un catch and shoot.

Patterson, Tucker et d’autres ont trouvé une solution à ce problème:

 » Tu t’installes dans le corner et tu recules ta jambe, pour moi la droite. Tu la ramènes après quand la balle vient vers toi. C’est une façon pour moi de récréer le sensation du one-two step« . PJ Tucker

Mais peut-être que le plus gênant dans le fait de rester dans un corner est la façon de faire face aux bancs adverses.

« Tu peux toujours sentir les gars derrière toi »

Une triplette comme ça derrière toi, tu es assuré de ne pas être tranquille dans ton coin !
Source: NBA News Corner

Certains joueurs ressentent même un sentiment de claustrophobie dans les coins. Aucun espace pour bouger tes pieds en avant et en arrière, surtout à cause des joueurs que tu sens derrière toi.

« Parfois, tu peux même les entendre respirer. Plus particulièrement quand tu joues contre les Warriors. Ils sont debout 90% du temps, en train de crier, d’applaudir ou de te crier dessus. Tu les sens tout le temps ! » Glenn Robinson III

Les méthodes utilisées par les bancs sont diverses pour distraire pour perturber les shooteurs. Certains essaient de les déconcentrer en racontant n’importe quoi:

« Amir Johnson est toujours en train de te dire quelques choses. Pour moi, il hurle ‘Smoky’ à chaque fois. Je ne sais pas pourquoi. Je ne sais pas à quoi il pense à ces moments-là, mais il le dit juste. » GR III

D’autres parlent de faits plus personnels. Par exemple, Robinson III, qui jouait avec les Pacers chez les Clippers ce soir-là. A un certain moment du match, il se trouve devant Paul Pierce:

 » Tu ne shooteras jamais comme ton père » avait hurlé Pierce.

Sur cette action, il reçoit une passe, marque son trois points et se retourne vers P.P:

 » Je l’ai regardé et j’ai commencé à rigoler avec lui »

Sur les dernières années, le pourcentage de trois points tentés les corners a diminué un petit peu. En 2013, 27.6% de tous les 3 points venaient des corners. Ce chiffre est descendu à 22% cette année. La raison: beaucoup de coachs ont préféré limiter ces shoots. Les joueurs ont également progressé et pris plus de shoots autour de la ligne: la ligue est sur le rythme de battre le record du nombre total de 3 points sur une saison pour la 7ème fois consécutives. Et encore, les coachs ont l’air d’insister plus que jamais sur les corners !

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