Dossier: Quelle place les futurs « géants » ?

Une nouvelle fois, c’est article de Bleacher Report que je vous propose. Cet article me semble également intéressant pour une raison simple: découvrir la difficulté d’être grand dans le monde du basket et en dehors. Comme d’habitude, le lien de l’article est disponible juste ici. En espérant que cette traduction vous aura plu ! Bien évidement, c’est une traduction qui n’est aucunement modifié par moi-même .

Faire partie des plus grands hommes sur Terre a toujours été vécu comme un défi, tout en étant considéré comme un laisser passer pour le monde du basket. Aujourd’hui, cela ne semble plus être vraiment le cas comme Boban Marjanovic, Tacko Fall et tous les nouveaux 7 footers le découvre.

(Un 7 footers est une personne qui mesure plus de 2 mètres 13. Ce terme est à retenir car il sera utilisé plusieurs fois dans la suite de l’article.)

A l’automne 2017, avec de faire son entrée en 3ème, Travor Pearson a été voir son médecin. Le rendez-vous était comme la plus part du temps, une routine. Le docteur lui a testé sa pression sanguine, son rythme cardiaque et mesuré son souffle. Est ensuite venu le temps de le mesurer. Les instruments du médecin n’étant pas adaptés pour mesurer quelqu’un d’aussi grand, le docteur a donc du utiliser des méthodes plus rustiques. Il a placé Pearson contre un mur, fait une marque et pris la mesure avec un mètre, en deux fois. Résultat: Pearson mesure 2.18 mètres.

Comme un jeune de Caroline du Sud, il voulait d’abord jouer wide receiver (un poste au football américain). Or, si vous êtes capable de regarder le crâne d’un homme avant même d’avoir de la moustache, le basket-ball devient rapidement une part de votre vie. C’était son cas. Les médecins ont dit à Pearson qu’il pouvait atteindre les 2.26 mètres et éventuellement rejoindre la NBA, sans avoir pris un centimètre de plus, en devenant le 3ème plus grand joueur actif de la ligue. La question est cependant: à quoi ressemblera la ligue pour les 7 footers lorsqu’il deviendra professionnel.

Il y a quelques décennies, la NBA demandait une retour des grands, comme si ce besoin pouvait être combler par des productions à la chaîne de grands joueurs. Maintenant, leur chemin vers le monde du basketball professionnel semble se compliquer.

« Le jeu a changé. L’habitude passée était d’avoir trois pivots dans son effectif et au moins qui étaient des costauds. Il y avait besoin d’en avoir qui étaient capables de jouer contre des pivots comme Shaq. Mais tu peux en avoir qu’un seul. Là où il y avait 40 places avant, il n’y en a plus que 20. » déclaration d’un observateur NBA.

Shaq est parti et les pivots en NBA sont beaucoup moins physiques que lui. Plus besoin d’avoir donc énormément de gros pivots.
Source: BasketSession

Dans l’ère de l’accélération du jeu et de la création d’espace, on demande plutôt au pivot de rester près du cercle pour prendre des rebonds et mettre des lay-up. Mais ils doivent également être capable de prendre des shoots dans le périmètre et défendre sur des meneurs lors des switchs après un écran. Selon certaines statistiques, ils sont également plus efficace que jamais, mais leurs fonctions évoluent en fonction du changement vers le fast ball, qui est la conséquence du small ball.

« Avant, quand tu faisais plus de 2 mètres 10, tu avais un pouvoir sur le terrain. Maintenant, il te faut plus que du souffle. Tu dois être capable de montrer des qualités techniques ! » d’après un membre d’un front office NBA.

Pour avoir une meilleure impression du ressentie des « 7 footers », j’ai parlé avec trois très grands joueurs, qui jouent à des niveaux différents: Pearson, Tacko Fall, pivot d’une équipe lycéenne (UCF Knights), mesurant 2.28 mètres et Boban Marjanovic, le pivot des Sixers. Pour eux, s’adapter à une NBA changeante est le dernier combat d’une guerre qui dure depuis toujours pour se mettre en valeur malgré les défauts que provoquent cette taille !

Combien des 7.5 milliards de personnes que nous sommes sur Terre mesurent plus de 2.10 mètres ? C’est une question souvent posées, mais dont nous avons très rarement une réponses précise. Il n’y a pas de réelles données précises à ce sujet. Après tout, cette fascination du seuil des 84 pouces est totalement arbitraire.

Combien de 7 footers sont également américains ? Cette question pose également des problèmes. Le centre Disease Control collecte des données sur la taille des américains et avec cela, on peut vous dire si vous êtes plus qu’un 6’3″ ou plus. Dans ce cas, vous feriez parti des 5% des américains les plus grands. Si vous suivez la ligne statistiques, vous constaterez qu’ils sont moins de cent 7 footers, âgés de 20 à 40 ans aux USA en ce moment. Avec ces données de 2011, Sports Illustrated a publié la statistique suivante: quelqu’un qui mesure plus de 2 mètres 13 dans cette tranche d’âge, à 17% de chances de plus de jouer en NBA. Le contraste est flagrant avec les autres tailles: il n’y a que 0.07% de chances d’évoluer dans cette ligue pour les personnes si situant entre les 6’6″ et les 6’8″. Maisles chiffres ne représentent pas forcément la réalité.

Selon les données de Basketball Reference, seulement 73 joueurs placés comme des 7 footers ou lus grand sont entrés en NBA depuis 2008-2009. Pour la plus part de ces mesures, elles ont été réalisées avec les chaussures des joueurs. Si l’on considère alors que celles-ci rajoute un pouce (2.5 cm) à la mesure, alors il ne reste plus que 25 joueurs qui passent au-dessus de cette tranche. Dans ce groupe, il n’y que 4 américains: Roy Hibbert, Mitchell Robinson, Luke Kornet et Meyers Leonard. Durant la même période, selon les données d’ESPN sur la Dratf, 51 américains mesurant plus de 7’1″ jouaient dans la plus haute Division universitaire. Cependant, ils ont pour la plus part refuser de ce présenter à la Draft. Même si vous êtes un américain de plus de 2.13 mètres ayant joué au plus au niveau à l’université, vos chances de jouer des minutes en NBA sont inférieurs à 8%.

Agile et rapide, Robinson nous que l’on peut être grand et vif !
Source: Wkipédia

En résumé, il faut plus que la taille pour intégrer la NBA. En plus de cela, sur le chemin vers le basketball professionnel, plusieurs obstacles se dressent devant les 7 footers, n’ayant pas de lien avec le sport.

« Le monde se termine autour des 6’5″ (1.95 mètres). Tu ne peux pas trouver de place dans un avion, tu ne peux pas conduire certains types de voiture. Tu ne peux acheter acheter des vêtements que dans des magasins spécialisés dans les grands tailles. Tu ne peux pas utiliser les bureaux et les chaises. » Robert Bray, ancien consultant des Clippers.

Ajouté a cela, le problème est également le fait que ces tailles extrêmes surprennent très souvent. Le père de Pearson mesure 2 mètres 08, mais pour Fall, ses parents mesurent 1.72 mètres et 1.82 mètres. Les parents de Boban ? Lui même ne savait pas au début de l’interview. Il a appelé sa maman pour savoir: elle mesure 1.67 et son père 1.75 mètres.

« De base, je viens d’une autre planète, comme Superman de Krypton. Je ne montre pas mes pouvoirs car j’ai envie de jouer au basket ! » Boban.

Pour Pearson, grandir aux USA lui a permis de pouvoir subvenir à ses besoins basiques. Il a pu trouver des pantalons à sa taille, des chaussures de n’importe quelles tailles sur internet. Mais pour Boban qui vient d’un petit village de 3000 habitants en Serbie et Tacko Fall qui vient du Sénégal, ces recherches étaient plus qu’une lutte.

En tant qu’élève moyen, Tacko s’était acheté un kit de couture et a appris lui-même à recoudre les trous et déchirure d’un jean qui lui allait bien. Il a également appris à se faire des sandales avec des peaux d’animaux à sa taille.

Pour eux, voyager est également une difficulté. Lorsqu’il jouait en Europe, Boban avait une stratégie pour échanger son siège d’avion avec un qui soit côté couloir si son équipe ne lui en avait pas réservé un. Il s’installait dans un siège côté couloir et s’installait de la façon la plus déformée qu’il pouvait. Lorsque quelqu’un lui signalait que c’était son siège, il demandait donc s’il était possible d’échanger de siège. « Ils acceptaient de me donner leur siège 80% du temps » dit Boban.

Tacko n’a lui jamais essayé de s’asseoir dans un siège économique.  » C’est totalement impossible pour moi. » dit-il. Il est également la seule personne des Knights, son équipe universitaire, qui préfère quand son équipe ne lui donne pas de privilège car les sièges côté couloir dans les vols commerciaux sont les plus confortables pour lui.

Mais la plus grande lutte pour eux n’est pas matérielle. Elle est plutôt émotionnelle. Tu ne peux pas aller à l’épicerie sans être observé par les autres. Tu ne peux pas aller dans des centres commerciaux sans être arrêter constamment pour que l’on te demande si tu fais du basket. Tu ne peux pas sortir sans être pris en photo par des étrangers , sans leurs avoir donner ta permission.

C’est toujours surprenant de voir quelqu’un d’aussi grand, mais pour lui, ce n’est pas forcément agréable d’être observé constamment !
Source: Sammie Litten

« Je ne veux vraiment pas être juste vu comme une attraction. Je suis quelqu’un de normal. Je suis quelqu’un d’assez intelligent, je suis plus que quelqu’un de grande taille. Je suis un humain comme vous. » dit Tacko.

Quelques mois après que Boban ait fait ses débuts en NBA, les fans des Spurs lui ont fait l’honneur de chanter « M-V-P » (chant auquel Giannis ou Harden ont le droit en ce moment) lorsqu’il était sur la ligne des lancers francs, après un blow out des Suns. Après le match, Popovich a déclaré aux fans de ne pas le prendre pour quelque chose d’étrange. Mais Marjanovic a appris au fil du temps que le meilleur moyen de gérer cette attention était de l’accepter. Il n’aime pas lorsque les gens insistent pour prendre des photos ou toucher ses mains mais il apprécie plutôt lorsque les gens s’arrêtent pour prendre des photos avec lui et pas seulement avec ses mains. Il a également choisi de prendre les chants comme de l’affection et pas de la moquerie. Il a joué 4 saisons en NBA, pour 4 équipes différentes, et il a remarqué que les fans de chaque franchises l’aimaient plus que ceux de la franchise précédente.

« Je suis honnête. » dit-il. « J’ai toujours été un favoris des fans. Tout le monde veut me taper dans la main. Les gens doivent m’aimer 5 fois plus. J’ai rencontré mes amis de cette manière. Je pense que j’ai checker plus de main dans ma vie que n’importe qui d’autres. »

Pearson aussi aime l’attention mais certainement plus parce que cela vient de commencer. Lorsqu’il va dans un fast-food près de chez lui, les caissiers le regarde avant de prendre sa commande et lui demande où ils peuvent le voir jouer au bakset. En moins de 30 minutes dans ce restaurant, trois personnes différentes ont également essayé de le prendre en photo.

« C’est comme si j’étais quelqu’un de célèbre et jeune. Je pense que cela me prépare pour quand je serais réellement connu, pour le moment où je serais en NBA » déclare Pearson.

Lorsqu’il commençait à jouer au basket, Boban Marjanovic s’est inspiré du jeu des légendes au pote de pivot: Arvydas Sabonis et Hakeem Olajuwon. A San Antonio, il a pu s’entraîner avec Tim Duncan. De leur part, il n’a pas pris que la technique, il a aussi compris qu’il pouvait le cours du jeu.

Un mouvement légendaire que les grands pourraient utiliser pour contrôler l’intérieur !

« Vous dites que le basket a réellement changé mais il n’a pas changé d’aucunes façon, le but est toujours le même: mettre le ballon dans l’anneau. Et ça ne changera jamais. Maintenant, vous le faites juste de différentes façons. Pour moi, la façon la plus simple est le lay-up parce que je suis grand. Tu peux toujours louper des trois points, mais des lay-ups ? Peut-être un sur 100. C’est pourquoi les pivots existent. C’est notre job de protéger la raquette, c’est notre boulot de prendre les rebonds aussi. C’est à nous d’obtenir les points faciles. » Boban

Parmis les joueurs qui ont joué au 1000 minutes en NBA, Marjanovic est le quatrième joueur le plus efficace en termes de points par minutes. La saison dernière, il était deuxième en termes de points par touche de balles et cette saison, si temps de jeu était de 48 minutes, son pourcentage de victoire serait le 13ème de la ligue.

D’après un membre d’un front office NBA: « Jusqu’à maintenant, il possède un impact majeur sur les minutes qu’ils jouent, mais le problème est qu’il ne joue que quelques minutes. Il est un spécialiste de l’intérieur plus qu’une star. Dans l’ère moderne, ce n’est pas là où les géants sont seulement utilisés ? Si. »

Selon certaines études, sur les dernières années, en Playoffs, les pivots 7 footers ont vu vu la plus part du temps leur temps de jeu diminué par rapport à ce qu’ils jouaient en saison régulière. Dans les années 90-2000, c’était l’opposé qui était vrai.

« J’appelle cela l’effet Steph » déclare un observateur. « Nous sommes vraiment en train d’assister à la fin des gros pivots de la vieille école à cause du small ball. Ce n’est plus assez d’être grand et physique, tu dois être capable de bouger, de courir. Ta rapidité latérale est également très importante, tu dois être rapide, rapide et encore plus rapide.« 

La tendance n’est cependant pas totalement focalisé sur le small ball. Des jeunes prometteurs comme Tacko Fall ont encore leurs chances. Lorsqu’il est arrivé au USA, Fall a construit son jeu autour de vidéo du même types de modèles que Boban: Olajuwon, Kareem Abdul-Jabbar et Dwight Howard. Mais il y a deux ans, lorsqu’il a voulu rentrer en NBA, il a surtout entendu de la part des scouts qu’il devait réinventer son style de jeu.

« Ils le disaient que la vitesse du jeu avait changée et ils se demandaient si je pouvais avoir une utilité avec ce changement. »

Il s’est donc retiré de la Draft et est retourné à UCF pour finir son parcours et prouver qu’il possède sa place en NBA. Mais les observateurs restent toujours sceptiques à son sujet.

Testé par plusieurs franchises, il y a 2 ans, le pivot n’avait pas su convaincre !
Source: Orlando Sentinel

« Est-ce qu’un joueur comme Tacko Fall, il y a 20 ans, aurait été un premier tour de Draft ? Probablement. Sera-t-il drafté cette année ? Probablement pas. Nous sommes dans une ère où être seulement grand ne suffit pas. » d’après le manager.

Désormais, Tacko passe plus de temps à étudier les 7 footers qui peuvent combiner des capacités défensives, qui savent dribbler et shooter à trois points. Pour la partie défensive, il regarde Rudy Gobert, l’un des meilleurs protecteurs d’arceaux de la ligue. Pour l’attaque, il regarde énormément Joël Embiid, un pivot qui préfère évoluer dans la raquette mais qui a très vite compris l’importance de savoir shooter à trois points pour favoriser la création d’espace pour son équipe. Dans les faits, Fall regarde les 76ers plus que n’importe quelles autre équipes depuis l’arrivée de Boban, en février.

Pour Boban, il était (au moment de l’écriture de l’article originale) trop tôt pour tirer des conclusions de son rendement à Philadelphie. Mais les résultats était très prometteurs. Il établissait son meilleur temps de jeu, sa plus grosse moyenne de points et son meilleur pourcentage au shoot de sa carrière en 7 matchs.

« Peut-être qu’une autre époque aurait été meilleure pour que je puisse jouer. Seulement, je ne vis pas à cette époque, je vis maintenant. Les coachs prennent les décisions mais lorsque j’entre sur le terrain, je me dis que c’est mon moment. Je fais en sorte d’être le meilleur possible à chaque fois ! » déclara Boban.

Si dans quelques années, le temps de Pearson en NBA arrive, ce ne sera pas grâce à ses observations de Boban et Tacko. En effet, les joueurs préférés de Pearson ne sont pas des pivots.

« J’aime plus les meneurs que les pivots pour être honnête. J’aimerai vraiment jouer comme James Harden et Kyrie Irving. » Pearson.

Voir un joueur de la taille de Tacko Fall avoir un handle pareil serait impressionnant !

Avec seulement une minute à jouer dans le match Sixers-Pelicans, le 25 février, Marjanovic a subit ce qui ressemble à une première blessure de « vieillesse ». Lors d’un cafouillage où il essayait de récupérer une passe déviée, le pivot des Pels, Cheik Diallo est tombé sur le genou droit de Boban. Il a eu besoin d’aide pour sortir du terrain. Heuresement pour lui, il s’en est sorti avec une légère entorse du genou et un bleu.

Cette blessure nous a rappelé que les plus grands joueurs s’exposaient à des risques également pour leur santé. Fall a également manqué la moitié de la saison pour se remettre d’une déchirure d’un ligament au niveau de l’humérus. Pour lui, cette blessure viendrait du fait des coups répétés qu’il subit de la part des défenseurs plus petits aux épaules et aux coudes.

« Je prend toujours des coups » souligne Fall. « Une fois, j’ai entendu un adversaire ou un coach dire quelque chose comme ‘Tape lui dans les genoux’. C’est la seule chose que j’ai réellement sous ma peau. » selon Tacko Fall.

La liste des 7 footers qui ont du arrêter leur carrière à cause de blessures est longue. Mais que se passe-t-il pour eux après le basket ? Larry Bird a dit une fois qu’il espérait mourir jeune à cause de sa taille. Le vieillissement peut être brutal pour les plus grands et forts.

« Être grand n’est pas le vrai problème en soi. C’est être grand et « gros » qui l’est. « L’usure » physique qu’ils subissent pendant leur carrière peut les mener jusqu’à une immobilité. Quand tu ne peux pas très bien te déplacer mais que tu continues de manger comme tu en avais l’habitude lorsque tu jouais, tu deviens plus gros. C’est un cercle vicieux, comme quand ils jouent: les bigs mens tombent plus vite et se font plus mal. » Larry Bird

Les statistiques montrent que les hommes commencent à se tasser vers l’âge de 30 ans. Elles montrent également que plus vous êtes grands, plus le risque de cancer est élevé mais un risque moins important de maladie cardiaque.

« En soir, être grand ne signe pas votre arrêt de mort. Hormis le fait de se cogner souvent la tête au plafond ou être trop grand pour vous accrocher le pommeau douche sans se laver que les orteils, je pense que les grands peuvent vivre une vie tout à fait normale. » Travis Maak, médecin pour le Jazz.

Pearson, qui a juste commencé à jouer au basket il y a quelques années, a, malheureusement, déjà été touché par des problèmes de santé. Deux jours après la blessure de Boban, Pearson a subit une opération qui avait pour but d’ouvrir une valve de son cœur, qui était trop petite. Lorsqu’il a entendu pour la première fois le diagnostique, il a tout de suite pensé à la mort. Mais lorsqu’il a effectué des recherches, il s’est rendu compte que c’était commun pour les athlètes et que cela était de la prévention afin qu’ils puissent continuer sa carrière de basketteur. Il a également vu cela comme un moyen d’avoir plus de choses en communs avec ses idoles NBA que ses amis à l’école.

L’opération s’est bien passée et Trevor est retourné chez lui le lendemain. Avant que le soleil ne se couche, il est retourné s’entraîner pour avoir la carrière NBA dont il rêve. Il est allé au terrain près de chez lui et a passé une heure à prendre des trois points.

Tout n’est donc pas évident et simple dans la vie d’un « géant » en NBA. Les joueurs subissent beaucoup plus de contraintes que l’on ne le pense et ce n’est pas toujours facile de vivre avec cela. Malgré ce que certains pensent, leur vie n’est pas forcément la même que la notre, dans tous les domaines. Comment font par exemple les plus grands qui n’ont pas la chance de jouer au basket ?

Dossier: Comment survivre au spot le plus « fourbe » des parquets ?

C’est en cherchant des nouvelles actualités NBA que je suis tombé sur cet article de Bleacher Report, très intéressant et qui nous parle très bien d’un secteur des parquets qui ont une importance de plus en plus grande en ce moment: les corners. Des joueurs en font leur spécialité de jeu, des coachs ont en créer des systèmes, c’est pourquoi je trouve utile de vous expliquer l’origine de l’importance de ces endroits, avec un peu de trashtalking ! C’est donc pour cela que je vous traduis cet article. (Le lien de l’article est bien évidemment juste ici !)

Les trois points dans le corner sont les shoots les plus aimer mais aussi détester des snipers. Certains l’on rendu meilleur. D’autres ont de mauvaises expériences à raconter. Que se passe-t-il quand vous êtes dans un corner ? Plus de choses que vous ne le pensez…

Cela semble incroyable aujourd’hui, mais il existait bien un moment où PJ Tucker ne passait pas la majorité de son temps à rester planter dans un corner. C’était à l’hiver 2013. Tucker, après avoir passé les cinq années précédentes à voyager entre différentes équipes autour du monde, était dans sa seconde saison avec les Suns. Il était toujours en train de prouver sa réelle valeur à la ligue et à son coach de l’époque. Jeff Hornacek, était également en train de chercher des espaces à créer pour les deux meneurs explosifs de l’équipe, Goran Dragic et Eric Bledsoe. Hornacek a donc imaginé pouvoir laisser Tucker dans le corner, avec l’espoir d’attirer son défenseur loin du panier, créant ainsi des espaces vers le cercle. Tucker était d’accord avec cela.

Seul problème qui se présentait à ce schéma:

« Je n’arrêtais pas de sortir du terrain. Cela rendait Jeff fou ! » PJ Tucker.

Tucker fait du 49 (en pointure de chaussure), ce qui prend déjà presque 30 centimètres. L’espace dans le corner entre la ligne à trois points et la limite du terrain est seulement de 91 cm, ce qui lui laisse donc mois de deux pieds d’espace pour bouger. Comme solution, Hornacek a appris à Tucker se mettre en place quand il arrivait dans sur l’aile: pivoter ses pieds et glisser ses pieds juste derrière la ligne à trois points. Si la balle lui était donnée, ses pieds étaient déjà prêts, et plus important, sur le terrain.

Tucker, une arme majeure dans le corner !
Source: House of Houston

La technique est devenue une seconde nature pour Tucker. Il n’a pas seulement appris à arrêter de sortir des limites, il est également devenu un des shooteurs les plus efficaces de la ligue. Cette efficacité depuis les corners lui a rapportée. Tucker a reçu la saison suivante une offre de 4 ans, pour 32 millions de dollars chez les Rockets. Désormais, comme un membre de la « three point happy attack » de Houston, plus de la moitié des shoots de TucKer sont pris des corners. Cette saison, aucuns joueurs n’a marqué plus de 3 points dans les coins que lui: selon NBA.com, il en marque 3.4 par match. La saison dernière, seul Trevor Ariza en marquait plus. Il n’est pas rare de voir Tucker remonter le terrain tranquillement, puis de se planter dans le corner et attendre à ce même endroit pendant une possession complète. Sa présence a aidé James Harden et les Rockets à exprimer le talent du MVP. Laisser Tucker se placer librement et il marquera à trois points. Laisser un défenseur collé à lui, c’est faire un cadeau à James Harden pour aller vers le panier.

Mais pour atteindre ce niveau, Tucker a eu besoin d’apprendre à gommer tous les « toc » qu’il avait pris en shootant. Parce qu’aujourd’hui, il réalise parfaitement ce qui est souvent considéré comme l’un des shoots les plus faciles dans le jeu alors que le mouvement est quand même quelques choses de compliqué à cet endroit.

 » Tu es souvent maladroit car tu as l’angle de la planche. Tu as besoin d’être attentif et concentré aux mouvements de tes pieds. C’est une spécialité de shoot. » PJ Tucker

Les shoots de Tucker cette saison… sans commentaire.
Source: HoopsHype

Le premier coach à identifier la valeur d’utilisation des corners a été Gregg Popovich. Pendant la saison 2002-2003, les Spurs ont réussi 41.3% de leurs 3 points depuis les corners, pendant que le reste de la ligue n’en réussissait que 26%. C’était juste avant que les statistiques n’aient prises le pouvoir sur la NBA. Ces shoots étaient plus qu’une évolution naturelle d’une phase de jeu, une attaque pouvait avoir comme première ou deuxième option de se terminer par l’un de ces shoot.

Bruce Bowen, l’un des shooteurs les plus prolifiques de ces Spurs a déclaré:

 » Nous ne cherchions pas absolument à prendre ces shoots, c’était plus naturel et utile pour créer des espaces. Pop savait que si nous faisions tourner la balle sur un pick&roll ou un jeu au poste, c’était de là que devait venir les shoots. »

Un bénéfice que les Spurs ont trouvé, a été de placé un intérieur dans le corner pour écarter les défenses adverses. En plus de ça, les shoots des corners ont donné un avantage aux équipes sur les règles NBA: tous les shoots derrière l’arc sont plus proches de l’anneau. Cela veut donc dire que les joueurs peuvent marquer des trois points à une distance qui vaut pourtant deux points ailleurs.

Encore peu fan des trois points, Pop a quand même favorisé le développement de ces shoots avec BB !
Source: Pounding the Rock

« C’était toujours le shoot que nous recherchions. Nous savions que c’était le shoot le plus facile. Nous n’avions pas besoin des statistiques pour nous le confirmer. » Mike D’Antoni.

Il y a 15 ans, D’Antoni menait une équipe des Suns qui a aidé la révolution de Popovich dans l’utilisation de ces angles. Parfois, certains joueurs n’était tout de même pas d’accord avec ce principe:

 » Vous avez des gars qui ont besoin de développer leur jeu et je les comprend, mais ce n’est pas ce que nous voulions. Nous utilisions Joe Johnson pour aller dans le corner mais il n’aimait pas ça. Jusqu’à ce qu’il soit payé 80 millions de dollars, alors là il était d’accord. »

Selon une étude réalisée en 2014 par celui qui est aujourd’hui le directeur de la recherche des Bucks, l’augmentation du nombre de shoots à ces endroits seraient du au fait que les joueurs sont plus souvent ouvert. Popovich avait également déclaré que la géométrie des rendaient ces corners intéressants, pour créer des espaces donc.

Patrick Patterson, l’ailier du Thunder, a également pu obtenir des contrats plus long grâce à son habilité à shooter depuis les corners.

L’exemple parfait pour illustrer cette stratégie du corner !
Source: The BrooklynGame

 » Je surveillais mes pieds quand j’étais dans l’angle, particulièrement en transition parce que tu as plus de chances de ne pas voir où tu te situes exactement. C’est seulement pour me rassurer. » Patrick Patterson

Ce qui le frustrait initialement, plus que de rester dans les corners, était son incapacité à progresser sur son shoot. Beaucoup de joueurs préfèrent prendre le ballon pendant que le défenseur bouge, plutôt qu’il soit en face d’eux. Pour faire ça dans un corner, il fallait donc partir de plus loin. Les règles de la NBA stipulent pourtant que les deux pieds doivent être sur le terrain avant qu’un joueur ne touche le ballon, ce qui réduit le temps d’un catch and shoot.

Patterson, Tucker et d’autres ont trouvé une solution à ce problème:

 » Tu t’installes dans le corner et tu recules ta jambe, pour moi la droite. Tu la ramènes après quand la balle vient vers toi. C’est une façon pour moi de récréer le sensation du one-two step« . PJ Tucker

Mais peut-être que le plus gênant dans le fait de rester dans un corner est la façon de faire face aux bancs adverses.

« Tu peux toujours sentir les gars derrière toi »

Une triplette comme ça derrière toi, tu es assuré de ne pas être tranquille dans ton coin !
Source: NBA News Corner

Certains joueurs ressentent même un sentiment de claustrophobie dans les coins. Aucun espace pour bouger tes pieds en avant et en arrière, surtout à cause des joueurs que tu sens derrière toi.

« Parfois, tu peux même les entendre respirer. Plus particulièrement quand tu joues contre les Warriors. Ils sont debout 90% du temps, en train de crier, d’applaudir ou de te crier dessus. Tu les sens tout le temps ! » Glenn Robinson III

Les méthodes utilisées par les bancs sont diverses pour distraire pour perturber les shooteurs. Certains essaient de les déconcentrer en racontant n’importe quoi:

« Amir Johnson est toujours en train de te dire quelques choses. Pour moi, il hurle ‘Smoky’ à chaque fois. Je ne sais pas pourquoi. Je ne sais pas à quoi il pense à ces moments-là, mais il le dit juste. » GR III

D’autres parlent de faits plus personnels. Par exemple, Robinson III, qui jouait avec les Pacers chez les Clippers ce soir-là. A un certain moment du match, il se trouve devant Paul Pierce:

 » Tu ne shooteras jamais comme ton père » avait hurlé Pierce.

Sur cette action, il reçoit une passe, marque son trois points et se retourne vers P.P:

 » Je l’ai regardé et j’ai commencé à rigoler avec lui »

Sur les dernières années, le pourcentage de trois points tentés les corners a diminué un petit peu. En 2013, 27.6% de tous les 3 points venaient des corners. Ce chiffre est descendu à 22% cette année. La raison: beaucoup de coachs ont préféré limiter ces shoots. Les joueurs ont également progressé et pris plus de shoots autour de la ligne: la ligue est sur le rythme de battre le record du nombre total de 3 points sur une saison pour la 7ème fois consécutives. Et encore, les coachs ont l’air d’insister plus que jamais sur les corners !